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Espèces non-indigènes

Les problèmes découlant de l'introduction, intentionnelle ou fortuite, d'espèces non indigènes ou génétiquement modifiées sont considérés parmi les plus importantes menaces à la diversité biologique. Ceci a été confirmé lors du sommet mondial de Johannesburg sur le développement durable dont le plan de mise en oeuvre, débattu lors de ce sommet, invite à renforcer les efforts nationaux, régionaux et internationaux pour contrôler les espèces non-indigènes envahissantes et à encourager le développement, à tous les niveaux, de programmes de travail efficaces sur les espèces envahissantes.

Pour la Méditerranée, l’introduction d'espèces non-indigènes marines est un phénomène connu et étudié depuis longtemps. Il s'est cependant récemment accru et certaines de ces espèces se sont avérées envahissantes.

Tenant compte de ces considérations, la cinquième réunion des Points Focaux Nationaux pour les Aires Spécialement Protégées (Valence, avril 2001) a recommandé l’élaboration d’un Plan d’Action visant à renforcer les capacités des pays méditerranéens en matière de prévention et de contrôle des introductions d’espèces en mer Méditerranée et à cordonner leurs efforts à ce sujet.

Sur la base de la recommandation faite par la cinquième réunion des Points Focaux pour les ASP, les Parties Contractantes à la Convention de Barcelone ont invités le Centre d'Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées (CAR/ASP) à travailler à l’élaboration d’un Plan d’Action pour contrôler les introductions d’espèces et les espèces envahissantes marines.

Dans l’élaboration du projet de Plan d’Action, le CAR/ASP a tenu compte, dans la mesure du possible, des initiatives de l’IOC, de la FAO, de l’OMI, de la CDB, de l’UICN et du Conseil de l’Europe. L’expérience acquise de l’élaboration et de la mise en oeuvre des quatre Plans d’Action relatifs à la conservation d’espèces (Phoque moine, Tortues marines, Cétacés et Végétation marine) adoptés dans le cadre du Plan d'Action pour la Méditerranée a été également mise à profit.

Ce Plan d'Action a été conçu pour constituer une stratégie Méditerranenne qui fait face aux problèmes engendrés par l'introduction d'espèces marines d'origine étrangère.

Une Réunion d'Experts (Barcelone, octobre 2002) a examiné le Plan d'Action provisoire, en vue de l'enrichir et de l'améliorer. La version, adoptée par la réunion d'experts, a été soumise à la Sixième Réunion des Points Focaux pour les ASP (Marseille, juin 2003). La version finale du Plan d'Action, actée par la Réunion des Points Focaux, a été adoptée par la Treizième Réunion Ordinaire des Parties Contractantes à la Convention de Barcelone (Catane, novembre 2003).

Projet de Partenariat Globallast dans la Région de la Méditerranée

En janvier 2008, le REMPEC a amorcé la mise en oeuvre dans la région méditerranéenne du projet FEM (Fonds pour l’environnement mondial) / PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) / OMI (Organisation maritime internationale) : « Construire un partenariat pour aider les pays en développement à réduire le transfert d’organismes aquatiques nocifs via les eaux de ballast des navires » (Partenariat GloBallast). La durée prévue de ce Projet est de cinq ans (de 2008 à 2012).

Le Projet de Partenariat GloBallast est la continuation et vise à répliquer à plus grande échelle un premier projet FEM - PNUD - OMI, mis en oeuvre entre 2000 et 2004 dans des pays pilotes, pour résoudre les problèmes de gestion des eaux de ballast de navires. Le Projet de Partenariat GloBallast tient également compte de nouveaux développements, comme l’adoption, en 2004, de la Convention internationale pour le contrôle et la gestion des eaux de ballast des navires et des sédiments (Convention BWM).

L’objectif du Partenariat GloBallast est d’aider les États en développement, les plus vulnérables, à mettre en place des mécanismes, durables et adaptés au niveau de risque, pour la gestion et le contrôle des eaux de ballast et des sédiments des navires, et par voies de de conséquence de limiter les effets négatifs des espèces aquatiques invasives, transférées par les navires.

Cinq régions prioritaires ont ainsi été identifiées, à savoir les Caraïbes, la Méditerranée, la côte pacifique de l’Amérique du Sud, la Mer Rouge et le Golf d’Aden, et la côte Ouest de l’Afrique. En outre, Le Pacifique Sud sera également aidé pour développer sa stratégie de gestion des eaux de ballast.

Le Projet de Partenariat GloBallast s’appuie, dans la région méditerranéenne, sur le Plan d’Action pour la Méditerranée du PNUE, et en particulier sur les deux Centres suivants: le Centre Régional Méditerranéen pour l’Intervention d’Urgence contre la Pollution Marine Accidentelle (REMPEC) et le Centre d’Activités Régional/Aires Spécialement Protégées (CAR/ASP).

Le REMPEC, en collaboration avec le CAR/ASP, coordonne et facilite l’organisation de six formations et ateliers et de trois réunions du Groupe de travail régional dans le cadre de ce Projet de Partenariat GloBallast. Ces événements devraient être organisés dans les Pays Partenaires Leaders de la région méditerranéenne (la Croatie et la Turquie).